Catéchisme des vérités opportunes qui s’opposent aux erreurs contemporaines, V — Sur la morale nouvelle

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Armoiries de Mgr Antônio de Castro Mayer, évêque de Campos, Rio de Janeiro

 

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Dans les domaines de l’activité humaine (affaires, arts, littérature, divertissements, sports, etc.) l’homme ne doit prendre en considération que les principes propres à chaque domaine. Ainsi, l’œuvre d’art, par exemple, sera parfaite si artistiquement elle est bien réussie, le sport s’il est efficace selon ses fins spécifiques, etc. Aucun de ces domaines n’est subordonné aux principes généraux de la morale.
* Toutes les fins prochaines auxquelles tendent les activités humaines visent à une fin dernière qui leur donne leur unité et leur valeur. Les principes qui touchent à cette fin dernière dominent donc les fins secondaires qui se rapportent à chaque domaine spécifique de l’activité humaine.
Explication
La proposition réfutée appartient à la morale dite « nouvelle » condamnée par le Saint-Père [Pie XII] dans l’allocution du 23 mars 1952. Elle nie l’unité théologique de l’homme et donc la subordination de toutes ses actions à une fin ultime, et, par conséquent, la subordination de tous les domaines de l’activité humaine à un ensemble supérieur de règles morales, applicables, servatis servandis [toutes proportions gardées], à toutes les branches de l’activité auxquelles se livre l’homme.
La phrase réfutée conduit logiquement à la doctrine de ceux qui affirment l’identification absolue entre l’être et le bien, de telle sorte que tout accroissement dans la ligne de l’être équivaut à un progrès dans la ligne du bien « simpliciter » (voir saint Thomas, Iª pars, q. 5, a. 1, ad 1). Ainsi, par exemple, plus un artiste progresse en tant qu’artiste, plus il progresse dans le bien absolument parlant. Et comme Dieu est au sommet de la ligne de l’être, celui qui progresse dans cette ligne s’approche, de ce seul fait, de Dieu qui est le Souverain Bien. La conformité ou la difformité de l’œuvre d’art avec les préceptes de la morale, d’après cette conception, est intrinsèque et ne peut aucunement affecter l’ascension ontologique vers Dieu.
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La presse catholique doit traiter chaque matière selon les principes qui lui sont propres, faisant abstraction des principes supérieurs à chaque domaine. Ainsi, dans la critique morale des spectacles, elle pourra censurer un film, car l’objet spécifique de cette rubrique est la morale, mais dans la partie des annonces, elle pourra faire de la propagande pour ce même film, car l’objet de cette rubrique est la simple propagande ; de même dans les autres rubriques (concernant l’art, le sport, etc.) qui, toutes, doivent suivre des principes propres indépendants de la morale et de la religion.
* Les principes religieux et moraux doivent dominer toutes les rubriques des journaux, surtout quand ceux-ci se proposent comme fin spéciale la diffusion et la défense de la doctrine catholique. La publication d’annonces immorales dans les organes catholiques est scandaleuse, comme est scandaleuse également la contradiction entre la critique cinématographique et la partie commerciale.
Explication
(Voir l’explication de la proposition antérieure).
 
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La règle morale doit être inculquée en tant que norme qui convient à l’homme selon l’ordre naturel des choses ; et son caractère de précepte, émané de Dieu et obligatoire par la force de l’autorité divine manifestée dans la Révélation, doit, de préférence, être passé sous silence. Car le caractère de précepte et d’obligation révolte et choque la mentalité de l’homme contemporain.
* Le point essentiel de la formation morale réside dans la reconnaissance de la souveraineté suprême de Dieu sur tous les hommes et toutes les choses. En conséquence, une formation morale qui cherche son fondement principal ou exclusif dans la conformité avec la nature humaine, pèche à sa base et n’arrivera jamais à donner une formation surnaturelle.
Explication
La phrase réfutée est profondément révolutionnaire. Elle capitule devant la révolte de l’homme contre l’autorité du Créateur. Cela ne veut pas dire qu’il ne convient pas, pour rendre le précepte plus facile à pratiquer après l’avoir reconnu et accepté comme imposé par Dieu, de montrer qu’il correspond de fait à la nature de l’homme, créé par Dieu et objet de son amour. Mais une formation morale fondée uniquement sur cette considération [= la conformité de la morale catholique avec la nature], qui est moins importante que celle qui vient en premier [= la reconnaissance de la souveraineté suprême de Dieu sur tout], serait fondamentalement défectueuse.
Quand il est question de convaincre des a-catholiques, on peut montrer la conformité de la religion catholique avec la nature humaine comme moyen d’aplanir le chemin, du moment qu’il s’agit de personnes dont on note la bonne foi. Cependant, une apologétique qui se limiterait à cela serait foncièrement insuffisante. Le catholicisme est la religion de l’obéissance et doit être présenté comme tel.
 
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C’est le propre des associations religieuses traditionnelles, telles que les congrégations mariales, les pieuses associations des Enfants de Marie, etc., de déconseiller à leurs membres de se maquiller, de fréquenter les bals, les piscines publiques, les sorties mixtes, etc. Au contraire, l’Action Catholique, formée d’après les dispositions morales les plus récentes de l’Église, doit autoriser, promouvoir et encourager ces pratiques qui adaptent ses membres au monde dans lequel nous vivons et les rendent ainsi capables de faire de l’apostolat.
* La morale de l’Église est immuable et ce qui, hier, était vanité, occasion prochaine de scandale ou de péché, l’est encore aujourd’hui et le sera demain. Aussi l’Église n’approuvera-telle jamais les bals modernes, les piscines mixtes ou publiques, les sports mixtes, les exhibitions publiques de sports féminins, etc., et louera toujours les personnes qui s’abstiennent de se maquiller et de tout ce qui est signe de vanité et de mondanité.
Explication
La proposition réfutée serait logique si l’on admettait l’idée d’une morale nouvelle dans l’Église, plus libre et commode, dont l’Action Catholique serait le héraut. Au contraire, cette organisation ayant reçu tant d’encouragements honorables et des bénédictions si précieuses des souverains pontifes, il convient qu’elle considère la pratique des plus rigoureux principes de la modestie chrétienne comme lui étant pleinement appropriée. Le souverain pontife ne s’est pas prononcé en un autre sens dans les diverses allocutions à la jeunesse féminine catholique, comme on peut le voir dans les Acta Apostolicæ Sedis 35, page 142 (24 avril 1943) ; 33, page 186 (22 mai 1941) ; 32, page 414 (6 octobre 1940).
Quant aux bals, le Pape Pie XI, dans l’encyclique Ubi arcano Dei, se prononce de cette manière : « Personne n’ignore que la légèreté des femmes et des jeunes filles a déjà outrepassé les limites de la pudeur, surtout dans les vêtements et les danses » (AAS 14, pages 678 et 679). Déjà, auparavant, Benoît XV déplorait l’indécence des vêtements féminins et le manque de retenue et de pudeur dans les danses. Après avoir regretté l’« aveuglement des femmes » et la « folie des vêtements », il ajoutait ce qui suit au sujet des danses : « Elles sont entrées dans les mœurs de la société, venues de la barbarie, toutes pires les unes que les autres, et aptes plus que tout autre chose à ôter toute pudeur » (Encyclique Sacra propediem, 6 janvier 1921, AAS 13, page 39). En ce qui concerne les manifestations publiques de sports féminins, la sacrée congrégation du Concile a promulgué, le 12 janvier 1930, une instruction dans les termes suivants : « Que les parents interdisent (arceant) à leurs filles la participation aux exercices publics et aux concours de gymnastique ; si leurs filles sont obligées d’y prendre part, qu’ils veillent à ce qu’elles mettent des habits qui respectent la décence et ne tolèrent jamais les costumes immodestes » (Instruction sur les modes féminines indécentes, décision III – Actes de Pie XI, Bonne Presse, t. VI, p. 353 ; AAS 22, p. 26). Le pape Pie XII s’est prononcé dans le même sens lorsqu’il s’est adressé aux médecins et aux professeurs d’éducation physique, le 8 novembre 1952.
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On ne doit pas défendre les décolletés, maillots et autres genres de vêtements qui montrent beaucoup le corps, car le corps est bon en soi, a été créé par Dieu et ne doit pas être caché.
* Le corps humain a été créé par Dieu et, comme tout être, il est bon en soi. Mais après le péché originel, la concupiscence s’est trouvée déréglée. Pour cette raison, il convient de couvrir le corps, afin qu’il ne serve pas d’occasion au péché.
Explication
La phrase réfutée s’inspire d’un naturalisme radicalement anticatholique.
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On ne doit pas censurer les personnes qui se présentent fardées, décolletées, en manches courtes, etc. pour recevoir la communion. Ce serait manquer à la charité que de leur refuser les sacrements puisque ces personnes n’y mettent aucune malice, sans quoi, elles ne se présenteraient pas ainsi à l’église. De plus, voir le mal en toutes choses, c’est blâmer Dieu lui-même, Créateur du corps humain.
* L’Église déconseille le fard et défend l’exagération dans les décolletés, les manches courtes, etc. Les fidèles doivent être instruits de la doctrine de l’Église catholique sur ce point ; car le corps humain, après le péché originel, est devenu esclave de la concupiscence et toute imprudence en cette matière est pour le moins dangereuse.
Explication
Le corps humain est bon en soi comme toute créature de Dieu. La nécessité qu’a l’homme de ne pas l’exposer ne vient pas du corps humain tel que Dieu l’a créé, mais du dérèglement des instincts, conséquence du péché originel.
C’est pourquoi l’Église recommande la modestie dans l’habillement.
La sensation de honte causée par l’exhibition immodeste du corps humain ne peut être appelée malice, mais pudeur. Car la notion de ce qui fait la différence entre le bien et le mal n’est pas un défaut, mais est, au contraire, le fondement de toutes les vertus.
En conséquence, réprimander les personnes qui s’habillent avec immodestie, c’est éveiller en elles, non la malice, mais la vertu. C’est pourquoi la législation de l’Église oblige les prêtres à refuser les sacrements aux personnes qui se présentent de manière immodeste (sacrée congrégation du Concile, le 12 janvier 1930, décision nº 9, AAS 22, pages 26 et 27 – « Qu’on interdise aux jeunes filles et aux femmes qui s’habillent d’une manière immodeste l’accès de la Table sainte, le rôle de marraine au baptême et à la confirmation et, si les circonstances y portent, l’entrée même de l’Église. » (Instructio de inhonesto feminarum vestiendi more ; Actes de Pie XI, Bonne Presse, t. VI, p. 354-355)
La proposition réfutée considère la question comme si l’humanité n’était pas dans l’état de nature déchue. D’autre part, elle nie l’existence d’un bien et d’un mal objectifs. Le mal, dans le cas concret, ne résiderait pas dans un fait objectif : l’immodestie du vêtement, ou la transgression du précepte qui interdit les vêtements immoraux, mais plutôt dans l’état d’âme subjectif de celui qui voit l’immoralité dans la nudité.
Une application concrète montrera jusqu’à quel point la phrase réfutée s’oppose au véritable esprit de l’Église. Les saints se sont toujours distingués par leur extrême délicatesse à percevoir et à rejeter tout ce qui s’opposait, même de loin, à la vertu angélique. Selon la proposition erronée, ce serait là un raffinement de malice, alors que l’Église y voit un raffinement de pudeur.
Sur la vanité féminine, les recommandations de saint Paul (1 Tm 2, 9) et de saint Pierre (I P 3, 5) sont précieuses. Lire également le chapitre III d’Isaïe, versets 16 à 24.
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Il convient que les membres de l’Action Catholique participent aux divertissements du carnaval pour y faire de l’apostolat. Aussi les retraites spirituelles qui séparent du monde les membres de l’Action Catholique ne doivent-elles pas avoir lieu pendant les journées du carnaval.
* Il est illicite de se procurer une occasion prochaine de pécher sous prétexte d’apostolat. Les divertissements du carnaval constituant une occasion prochaine de pécher, les fidèles doivent s’en abstenir.
Explication
Le carnaval du Brésil est tristement célèbre dans le monde par les immoralités auxquelles il donne lieu et tout indique qu’il devient de plus en plus mauvais. La participation des fidèles à ces amusements immoraux ne constitue pas seulement un danger pour leurs âmes, mais également un grave scandale pour le prochain. Au contraire, le fait de s’isoler dans le recueillement et la prière durant ces trois jours produit une édification qui n’est pas petite et constitue en soi un excellent apostolat.
La phrase erronée paraît méconnaître l’existence des occasions prochaines de pécher, au moins pour celui qui prétend faire de l’apostolat. Rappelons donc la condamnation lancée par Innocent XI contre le laxisme moral (2 mars 1679), lequel prônait, entre autres, les postulats suivants : – proposition 63 : « Il est permis de chercher directement l’occasion prochaine de pécher pour notre bien spirituel ou temporel, ou pour celui du prochain » ; – proposition 62 : « Une occasion prochaine de pécher ne doit pas être fuie lorsqu’il y a une raison utile honnête de ne pas la fuir » (DS 2163 et 2162).
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Les personnes divorcées qui contractent un autre mariage peuvent être admises à participer publiquement à des campagnes destinées à recueillir des fonds en faveur d’œuvres de charité spirituelles ou matérielles.
* Il est licite de recevoir des aumônes de pécheurs publics. Mais il est scandaleux de les introduire dans des commissions destinées à collecter des offrandes pour des œuvres pieuses, car ce fait ne manque pas de les mettre en évidence dans la société chrétienne.
Explication
La proposition réfutée nie implicitement l’unité morale de l’homme, puisqu’elle paraît distinguer, dans une même personne, deux aspects entièrement étrangers l’un à l’autre : bien qu’elle puisse, dans la vie domestique, être en état de péché public et mériter une sanction, la même personne continue, dans la vie publique ou sociale, de par sa fonction d’homme politique, d’homme d’affaires ou de « philanthrope », à bénéficier de la considération générale. Et l’Église, se voilant la face devant l’une des faces de sa vie, jugerait l’autre recommandable. Une telle manière de considérer le comportement de l’homme est erronée, comme le montre le commentaire de la proposition nº 50.
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L’union sexuelle étant une image des relations de la vie intime dans la Sainte Trinité, il est raisonnable et utile de se servir de thèmes érotiques pour éveiller la piété.
* Bien que tous les actes honnêtes accomplis dans une intention droite soient méritoires devant Dieu, les relations sexuelles, dans le présent ordre historique de la nature déchue, sont liées d’une telle manière à la concupiscence déréglée que, normalement, elles ne peuvent constituer un objet propre à éveiller ou élever la piété.
Explication
La littérature mystico-sensuelle est une des plaies de notre époque. Le pape Pie XII en a averti plusieurs fois les fidèles. Sous le pontificat antérieur, la sacrée congrégation du Saint-Office a pris une mesure spéciale contre ces écrits dans l’instruction du 3 mai 1927 (AAS 19, pages 186 et suivantes). Un des graves inconvénients de cette littérature est qu’elle se prête facilement à des expressions qui conduisent à un mysticisme panthéiste. Prétendre alimenter la piété avec des considérations mystico-sensuelles est aller contre la Tradition de l’Église qui s’est toujours efforcée d’inculquer aux fidèles, quel que soit leur état de vie, l’esprit de pureté par lequel l’homme se prépare à la demeure céleste, où neque nubent neque nubentur (« les hommes n’ont point de femmes ni les femmes de maris », Mt 22, 30). On a cité, non sans blasphème, en faveur de la littérature mysticosensuelle, le Cantique des cantiques. L’Église, unique interprète authentique de l’Écriture sainte, a toujours condamné l’interprétation érotique de ce poème. Il est certain, en effet, que les phrases qui s’y trouvent ne font pas allusion à la vie animale de l’homme. D’autre part, parce que l’union amoureuse de l’âme avec Dieu y est décrite de manière assez réaliste, déjà, parmi les juifs, sa lecture n’était autorisée qu’après l’âge de 30 ans. Telle est la prudence que requiert cette matière.
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La formation de l’adolescent pour le mariage doit se faire d’une manière moderne, à savoir dans de larges auditoires, en langage réaliste, vif, de forme légère et même amusante. Les arguments doivent surtout avoir un caractère naturel. Il est nécessaire de ne pas attaquer la tendance qu’ont les hommes au sentimentalisme, mais plutôt d’y accorder de la sympathie.
* Dans la formation de l’adolescent en vue du mariage, on doit tenir compte avant tout des funestes conséquences du péché originel qui rendent ce sujet spécialement dangereux à cet âge.
C’est pourquoi on doit prendre un soin attentif à graver dans les esprits l’importance des moyens surnaturels et toujours éviter de donner au sujet une publicité inconvenante, c’est-à-dire contraire à la retenue avec laquelle ces questions doivent être traitées.
Explication
Dans l’allocution aux pères de famille du 18 septembre 1951, le pape glorieusement régnant, Pie XII, condamne la manière avec laquelle beaucoup d’écrivains catholiques traitent de cette matière, sans la discrétion que le sujet exige ; et il recommande les précautions déjà prescrites par Pie XI dans l’encyclique Divini illius Magistri (AAS 22, pages 49 et suivantes). En complément de cette encyclique, est venue s’ajouter la réponse de la sacrée congrégation du Saint-Office, le 21 mars 1931 (AAS 23, page 118), à une consultation sur l’éducation et l’initiation sexuelle. Nous jugeons utile de transcrire ici les recommandations de la sacrée congrégation :
Il est absolument nécessaire, dans l’éducation de la jeunesse, de suivre la méthode jusqu’ici employée par l’Église et par les hommes de vertu, et recommandée par le très Saint-Père dans l’encyclique sur l’éducation chrétienne de la jeunesse datée du 31 décembre 1929 ; à savoir : il est nécessaire de veiller, en premier lieu, à donner une formation religieuse de la jeunesse des deux sexes qui soit complète, ferme et sans interruption ; il est nécessaire d’exciter dans la jeunesse une estime, un désir et un amour de la vertu angélique ; et, par-dessus tout, de lui inculquer la constance dans la prière, l’assiduité aux sacrements de pénitence et de sainte eucharistie, une continuelle et filiale dévotion envers la bienheureuse Vierge Marie, mère de la sainte pureté, en se consacrant totalement à sa protection ; enfin, qu’elle évite soigneusement les lectures dangereuses, les spectacles obscènes, les conversations mauvaises et toutes autres occasions de pécher.
Après avoir donné ces conseils pour indiquer comment doit se faire l’éducation sexuelle, la sacrée congrégation censure les livres qui préconisent une nouvelle méthode dans cette éducation, y compris ceux qui sont écrits par des auteurs catholiques.
Que cette détermination du Saint-Siège ait été – « more jansenistarum » – mise en oubli, cela se voit à la manière singulièrement énergique avec laquelle le pape Pie XII parle de ces auteurs catholiques dans l’allocution déjà citée aux pères de famille. Il convient de lire cette allocution dans Catolicismo du 13 janvier 1952.
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Par un dessein de la Providence, la grande majorité des personnes doivent vivre dans l’état du mariage. Les collégiennes qui « flirtent » suivent donc leur penchant naturel. On ne doit pas les en empêcher.
* En matière d’élection de l’état de vie, l’action de l’éducateur doit consister : 1) à instruire et aider l’élève de manière à ce qu’il puisse faire un choix conforme à la volonté de Dieu ; 2) à empêcher que l’ambiance du collège ne fasse obstacle aux vocations qui exigent une plus grande générosité, comme le sacerdoce ou l’état religieux. En conséquence, on doit combattre énergiquement l’amour prématuré ou celui qui ne serait pas en vue du mariage, car il s’agit là de pure sensualité, également contraire à la vocation sacerdotale ou religieuse et à la préparation chrétienne du mariage.
Explication
Bien que, par nature, les hommes penchent vers l’état conjugal, il est nécessaire de prendre en compte la vocation personnelle de chaque élève. La proposition réfutée paraît considérer l’ambiance du collège comme destinée à former tous les élèves en vue du mariage, sans tenir compte des vocations spéciales, le sacerdoce ou l’état religieux. De plus, elle est ambiguë, car elle ne distingue pas entre le fait de tomber amoureux en vue d’un prochain mariage, et le rencontre [namoro en portugais] qui se fait par simple plaisir charnel. L’ambiguïté de la proposition erronée vient également de ce qu’elle ne distingue pas entre le fait de s’énamourer de façon précoce ou à l’âge approprié. Une telle ambiguïté est d’autant plus dangereuse que le mot « rencontre » se prête à des interprétations très variées.
Enfin, le propos réfuté fait abstraction du péché originel, en considérant que tout ce qui est naturel est bon en soi ; une telle proposition ne peut s’admettre qu’en niant le dogme du péché originel.
Par tout ce qu’elle contient d’ambigu et de faux, cette proposition réfutée est un stimulant à la sensualité et à l’indiscipline dans les collèges.

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