Armoiries de Mgr Antônio de Castro Mayer, évêque de Campos, Rio de Janeiro
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– A L’intérieur du diocèse, l’unique interprète authentique des actes du Saint-Siège est l’Evêque diocésain. En sorte que les fidèles et le simple prêtre ne peuvent jamais s’éloigner de cette interprétation. |
* L’interprétation des actes pontificaux appartient seulement au Saint-Siège. Aucune autre interprétation, si respectable et savante qu’elle soit, ne peut s’imposer comme officielle et unique. |
Explication
Cf., plus loin, DIRECTIVES n· 8.
15
– L’union du fidèle au Pape se réalise dans la personne de l’Evêque. Celui qui suit complètement les opinions de son ordinaire peut être certain de se conformer absolument à La pensée du Saint-Siège. |
* L’Evêque a le magistère ordinaire, en sorte que les fidèles doivent recevoir son enseignement comme l’expression fidèle de la pensée de l’Eglise. Cependant le magistère officiel, tel qu’en a disposé le CHRIST, n’est pas infaillible quand il est exercé isolément. En conséquence, le fidèle ne peut apporter le même degré de soumission au magistère de l’Evêque qu’à celui du Pape, encore qu’il doive, dans une juste mesure, respect et obéissance à l’un et à l ‘autre. |
Explication
Cf., plus loin, DIRECTIVES n· 7.
16
– L’inscription du fidèle dans des organisations d’Action Catholique lui confère une participation au mandat apostolique et aux fonctions hiérarchiques, qui le rend capable d’apostolat spécifiquement sacerdotal. |
* L’Eglise est, par institution divine, une société inégale dans laquelle on distingue une partie enseignante et une partie enseignée : Hiérarchie et sujets. Les membres des organisations d’Action Catholique appartiennent entièrement à la catégorie des sujets de l’Eglise enseignée. Ils ne possèdent donc aucune parcelle de fonction enseignante, ni de pouvoir hiérarchique. Leurs actes sont spécifiquement ceux de tout autre fidèle. |
Explication
Le mandat conféré par Notre Seigneur JESUS-CHRIST aux Apôtres et à leurs successeurs a pour objet tout ce qui se rapporte au salut des âmes. Les membres des divers degrés de la Hiérarchie participent, dans le sens vrai et propre du terme, à ce mandat qui implique le pouvoir de gouverner, d’enseigner et de sanctifier.
Le laïc n’est susceptible, comme tel, de recevoir aucune parcelle du pouvoir hiérarchique. Ainsi, il participe aux travaux de la Hiérarchie et collabore avec elle. Mais il est évident qu’il ne participe pas à ses pouvoirs. Même quand un père enseigne le catéchisme à ses fils ou quand un catéchiste autorisé diffuse l’enseignement religieux, il n’y a, à proprement parler et en aucun sens, participation au pouvoir enseignant de l’Eglise. Le père et le catéchiste sont des collaborateurs de la Hiérarchie, mais continuent à appartenir complètement à l’Eglise enseignée. Tous les documents du Saint-Siège sur l’Action Catholique considèrent la question de cette manière, comme cela est naturel, car c’est la seule qui s’adapte à l’institution divine de l’Eglise.
C’est ce que dit Pie XI dans son discours aux journalistes catholiques du 26 juillet 1929 : ” … Les journalistes catholiques sont ainsi de précieux porte-voix de l’Eglise, de sa Hiérarchie, de son enseignement, par conséquent, les porte-voix les plus nobles, les plus élevés de tout ce qui est dit et fait par la Sainte Mère l’Eglise. En remplissant cette fonction, la Presse catholique n’en appartient pas, pour autant, à l’Eglise enseignante ; elle continue à faire partie de l’Eglise enseignée ; et, cependant, elle n’en est pas moins, partout, la messagère de la discipline de l’Eglise enseignante, de cette Eglise chargée d’enseigner les nations du monde.”
Ici se place une observation dont l’importance ne sera jamais assez soulignée. Si, d’un côté, les documents pontificaux soulignent et censurent diverses erreurs qui ont surgi à propos de l’Action Catholique, d’un autre côté, ils manifestent le plus grand désir de conserver et d’étendre cette association. Il n’y a pas contradiction entre cette attitude et l’autre. Si le Saint-Siège corrige les exagérations dangereuses concernant l’Action Catholique, c’est précisément parce qu’il désire qu’elle se développe avec rectitude et efficacité. C’est dans cette position d’équilibre que doivent également se maintenir ceux qui se consacrent à cette action.
17
– L’Action Catholique et le Clergé diocésain sont des organisations instituées par l’Eglise et, comme telles, exercent un apostolat officiel ; les Congrégations religieuses et les autres associations sont des institutions particulières approuvées par l’Eglise et exercent un apostolat officieux. |
* L’état sacerdotal dans l’Eglise se distingue comme spécifiquement supérieur à l’état des laïcs. De son côté, l’état religieux lui-même est supérieur à l‘état des séculiers. Ainsi l’apostolat sacerdotal a la prééminence sur tous les autres. Et l’apostolat des religieux a la prééminence sur celui des laïcs. |
Explication
La phrase réfutée place l’apostolat des laïcs de l’Action Catholique sur un plan officiel et l’apostolat des religieux sur un plan simplement officieux et donc inférieur, ce qui est contraire à l’ordre des valeurs.
18
– Par suite de la participation qu’elle donne à l’apostolat hiérarchique, l’inscription du fidèle à l’Action Catholique confère une grâce d’état qui rend, par cela même, son apostolat plus efficace que celui qui est exercé par les membres des autres associations. |
* La participation à l‘apostolat hiérarchique par laquelle le Saint-Père Pie XI a défini l’Action Catholique n’implique pas, pour les laïcs, un état spécial dans l’Eglise, distinct de celui dans lequel se trouvent les autres fidèles non-inscrits aux associations fondamentales de l’Action Catholique. Ainsi, l’inscription d’une personne à l’Action Catholique ne confère aucune grâce spécifiquement différente de celle que reçoivent les laïcs inscrits aux autres associations d’apostolat. |
Explication
La phrase réfutée suppose un état intermédiaire entre l’Eglise enseignante et l’Eglise enseignée. Alors se justifierait une grâce d’état propre, plus efficace en soi que celle des simples membres de l’Eglise enseignée.
19
– Les organisations fondamentales d’Action Catholique sont approuvées et encouragées par le Saint-Siège. Les autres associations (Apostolat de la Prière, Enfants de Marie, Congrégations Mariales, etc.) sont tout juste tolérées. Dans l’esprit du Saint-Siège, elles doivent disparaître lentement. |
* Les Congrégations Mariales et autres associations qui, comme elles, ont une forme et des fins d’apostolat appartiennent de plein droit à l’Action Catholique. Les autres associations sont des auxiliaires providentiels de l’Action Catholique et doivent donc être encouragées à cause des grands services qu’elles sont appelées à rendre à l’Eglise. |
Explication
Le Saint-Père Pie XII a enseigné à satiété et plus solennellement en engageant sa parole de Pasteur suprême dans la Constitution Apostolique Bis saeculari die du 27 septembre 1948 (A.A.S., vol. 40, p. 393 ss.) que l’Action Catholique ne peut être organisée à la manière standardisée et totalitaire des Etats modernes. C’est pourquoi il met les Congrégations Mariales et autres associations ayant des fins et une forme d’apostolat multiples dans leur esprit, dans leur constitution et dans leur activité sur le même plan que les organisations fondamentales d’Action Catholique.
20
– La nature juridique de l’Action Catholique est telle que la cérémonie d’admission de ses membres ne peut être présidée que par l’Evêque ou par un de ses délégués. |
* L’Action Catholique étant une organisation placée entièrement dans les rangs de l’Eglise enseignée, ses membres doivent être reçus normalement par le vicaire ou le prêtre directeur de l’association. |
Explication
La phrase réfutée serait vraie si l’Action Catholique constituait un degré intermédiaire entre l’Eglise enseignante et l’Eglise enseignée.
21
– La nature juridique de l’Action Catholique est telle que l’assistant ecclésiastique n’exerce sur elle aucune autorité, sinon dans un sens négatif, car il peut mettre son veto aux délibérations de la direction, quand elles contiennent quelque chose de contraire à la Foi ou aux mœurs. Toute autorité appartient aux laïcs, qui n’ont dans le prêtre qu’un directeur de conscience. |
* L’Action Catholique, appartenant à l’Eglise enseignée, est entièrement sujette à l’autorité de l’Evêque, dont le représentant officiel est l’Assistant ecclésiastique. L’autorité de celui-ci ne s’exerce pas seulement pour interdire ce qui serait contraire à la Foi et aux mœurs, mais aussi pour gouverner toute l’activité sociale. Dans l’Action Catholique comme dans les autres associations, l’Assistant ecclésiastique exercera ces fonctions avec charité et avec la considération que méritent les laïcs et il tiendra compte de leur expérience valable. |
Explication
Si le prêtre avait sur l’Action Catholique un simple pouvoir de veto, elle échapperait pratiquement au pouvoir de l’Evêque. D’autre part, la phrase réfutée ne se justifierait que dans l’hypothèse où l’Action Catholique serait spécifiquement supérieure à l’Eglise enseignée, dans une condition semblable à celle dans laquelle se trouvent les simples prêtres.
22
– L‘apostolat dans le milieu, c’est-à-dire dans les universités, les usines, les casernes, étant propre à l’Action Catholique, le prêtre n’appartenant pas à ces milieux est incapable de diriger l’apostolat spécifique de l’Action Catholique. |
* L‘apostolat dans le milieu est une obligation pour tout fidèle. Pour diriger l’apostolat des fidèles, JESUS-CHRIST a institué la Hiérarchie sacrée. Par une grâce d’état, par des études spéciales, par le fait qu’ils se superposent aux particularités des différents milieux pour en avoir une vue générale, ses membres ont tous les secours nécessaires pour exercer leur mission. Le prêtre prudent saura, dans sa fonction directrice, utiliser le concours valable de l’expérience que les laïcs possèdent dans leurs milieux respectifs. |
Explication
La fonction directrice se situe nécessairement sur un plan général et supérieur. Unis à la direction ecclésiastique, les laïcs peuvent offrir le concours de spécialistes habiles concernant les particularités des milieux respectifs dans lesquels ils vivent. Conseillers dévoués, désintéressés, efficaces, mais seulement conseillers, ils doivent être prêts à suivre les ordres du prêtre et la direction que celui-ci communique aux activités sociales.
L’incapacité du prêtre à connaître les milieux où s’exerce l’apostolat des laïcs a été rejetée directement par le Saint-Père dans son allocution lors de la fermeture du Congrès mondial de l’apostolat des laïcs (A.A.S., vol. 43, p. 789/90), le 14 octobre 1951, par ces paroles : “L’appel au concours des laïcs n’est pas dû à la faiblesse ou à l’échec du Clergé, face à sa tâche présente.” Et, d’une manière solennelle : “Le prêtre a les yeux aussi bons que ceux du laïc pour discerner les signes des temps et il n’a pas l’ouïe moins sensible pour ausculter le cœur humain.” Et, pour qu’il n’y ait aucun doute, le Pape donne la raison de la collaboration du laïc : “Le laïc est appelé à l’apostolat comme collaborateur du prêtre … à cause du manque de membres du Clergé, trop peu nombreux.”
L’apostolat des laïcs dans leur propre milieu ne peut pas être le privilège exclusif de l’Action Catholique, car c’est le devoir de tout fidèle de faire de l’apostolat dans le milieu dans lequel il vit.
Au cours de 20 siècles d’existence, la Hiérarchie sacrée a su diriger avec compétence cet apostolat. On ne comprend pas comment l’Action Catholique peut venir apporter une innovation dans ce sens.
Il est donc nécessaire de ne pas considérer ce sujet sous un angle purement naturel. Le Souverain Pontife a déjà déclaré que l’apostolat de l’Action Catholique est instrumental, que les laïcs doivent être subordonnés à l’autorité du prêtre, représentant normal de l’Evêque. L’instrumentalité du laïc dans l’apostolat s’entend toujours, naturellement, dans un sens adapté à des personnes humaines et non à des êtres inanimés. Le Saint-Père a dit que “les supérieurs ecclésiastiques doivent s’en servir de la manière dont le Créateur et Seigneur se sert des créatures raisonnables, comme instruments, comme causes secondaires, « avec une douceur pleine d’attention » (Sagesse 12, 18).” (Discours au Congrès mondial de l’apostolat des laïcs en 1951). Tel est le plan de la Providence, qui ne dispense sa grâce qu’à ce qui est fait selon la constitution divine de l’Eglise.
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– Dans l’Action Catholique, la formation intérieure est donnée par l’apostolat lui-même, ce qui dispense des autres moyens traditionnellement employés. |
* L’apostolat de l’Action Catholique suppose l’emploi minutieux de tous les moyens traditionnels de formation intérieure, comme condition de persévérance et de sanctification de ses membres et de fécondité de leurs activités. |
Explication
La phrase réfutée paraît provenir de l’idée selon laquelle l’Action Catholique est quelque chose d’entièrement nouveau dans l’Eglise et qui crée un système de spiritualité qui lui est propre. Les prêtres eux-mêmes ne sont pas dispensés de l’emploi des moyens traditionnels de formation. On ne comprend pas comment pourraient s’en passer les membres de l’Action Catholique, sinon en supposant à cette dernière une spiritualité opposée à celle que l’Eglise a toujours enseignée.
24
– Dans le recrutement des militants et dirigeants del’ Action Catholique, contrairement à ce qui se passe dans les autres associations, il est nécessaire, pour l’apostolat de conquête, de prendre en plus grande considération les aptitudes naturelles et la formation technique que la piété et la formation surnaturelle. Il ne convient pas de recruter les chefs et les membres de l’Action Catholique parmi les membres des associations religieuses, mais de préférence parmi ceux qui en sont éloignés. |
* Par un mystérieux dessein de la Providence, les qualités naturelles et la grâce divine concourent à l’apostolat. Comme la grâce divine est l’élément indispensable et prépondérant dans le choix des apôtres, on doit prendre en considération, en premier lieu, leur formation spirituelle, sans laquelle l’emploi de leurs dons naturels constitue, pour eux, un danger pour leur salut, et, pour l’apostolat, le danger de se réduire à une simple façade. Dans les rangs des associations religieuses, on peut donc rencontrer des catholiques très aptes à toute modalité d’apostolat. |
Explication
Cette phrase réfutée procède aussi de l’idée que l’Action Catholique constitue à l’intérieur de l’Eglise quelque chose d’entièrement nouveau et de sentiment contraire à ses véritables traditions.
25
– La meilleure méthode de formation consiste en des ateliers dans lesquels la vérité naît spontanément de la conversation entre les assistants, sans nécessité d’un professeur qui leur soit supérieur et qui leur fasse l’exposé du sujet sous une forme systématique. |
* La méthode normale d’enseignement, spécialement quand il s’agit de vérités révélées, est le magistère par lequel une personne érudite et autorisée expose le sujet aux auditeurs d’une manière systématique. L’atelier, lorsqu’il constitue un complément d’études, peut être utile pour permettre aux auditeurs de manifester leurs objections et leurs difficultés, aussi bien que pour recueillir leurs observations. |
Explication
Les ateliers, sous la forme envisagée par la phrase réfutée, furent condamnés par le bienheureux Pie X dans sa lettre contre le Sillon. En effet, cette forme est d’inspiration révolutionnaire et tend à supprimer l’autorité du professeur.
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– L’apostolat de conquête, par lequel on amène au sein de l’Eglise les infidèles et ceux qui vivent habituellement en état de péché, est l’apostolat par excellence. Celui de préservation et d’encouragement des bons est secondaire. |
* Nos plus grandes obligations de charité sont envers ceux qui vivent le plus unis à DIEU. Aussi notre zèle doit-il se tourner, en premier lieu, vers la préservation des bons. Ainsi la formation de laïcs fervents est la condition indispensable d’un véritable apostolat de conquête que nous devons tous encourager. |
Explication
Les deux apostolats sont essentiels : conserver et perfectionner les bons, et convertir les pécheurs. De plus, il est faux de dissocier l’apostolat de préservation et d’encouragement des bons de l’apostolat dit de conquête. Celui-là est la condition de celui-ci. Le Divin Maître a préparé la conversion du monde par la formation d’une poignée d’apôtres fervents. En d’autres termes, il est impossible de conquérir la masse sans avoir préalablement formé une élite.
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– Dans les conditions actuelles d’urgente nécessité d’apostolat, il serait mieux que les Familles religieuses purement contemplatives cessent d’exister ou réduisent beaucoup le nombre de leurs membres, car elles laissent inutilisées pour l’apostolat actif extérieur des personnes qui se consacrent exclusivement à la pénitence et à la prière., |
* Par disposition de la Providence divine, la conquête des âmes se fait par deux moyens : d’une part, l’activité extérieure et visible de la Hiérarchie et des fidèles, d’autre part, l’action intérieure et invisible de la grâce, fondée en grande partie sur la prière et la pénitence réparatrice des contemplatifs. En principe, l’Eglise devrait avoir toujours une vie active, une vie mixte et une vie essentiellement contemplative. La suppression de l’une d’elles ou toute réduction qui équivaudrait pratiquement à une suppression ne doit pas être désirée. |
Explication
Le Saint-Père Pie XII, devant la situation actuelle du monde, a accordé des facilités aux contemplatifs pour leur permettre d’exercer également un apostolat actif. Cependant, il ne s’agit ni de suppression des Familles religieuses, ni d’une réduction qui y conduirait presque. D’ailleurs, dans le même document, le Saint-Père souligne que cet apostolat ne doit absolument pas dispenser de la vie contemplative ou diminuer son intensité. Voici ses paroles : “Et in primis, quoad vitam Monialium contemplativam, hoc, quod juxta mentem Ecclesiae semper viguit, firmum ac inviolatum servari debet : Monasteria omnia Monialium vitam contemplativam, ut primum atque praecipuum suum finem, canonice semper et ubique profiteri debere. Quam ab rem, labores et ministeria, quibus Moniales vacare possunt ac debent, talla esse oportet atque ita quoad locum, tempus, modum rationemque ordinanda ac disponenda sunt ut vita vere et solide contemplativa, sive totius communitatis; sive singularum Monialium, salva non tantum sil, sed jugiter alatur ac roboretur.” (Constitution Apostolique Sponsa Christi, A. S. S. 43, p. 11) “Et, en premier lieu, en ce qui concerne la vie contemplative des Religieuses, ce qui, selon l’esprit de l’Eglise, a toujours eu de la vigueur doit être maintenu fermement et inviolablement, à savoir que tous les Monastères de Religieuses doivent canoniquement professer toujours et partout la vie contemplative comme leur fin première et principale. C’est pourquoi les travaux et ministères auxquels les Religieuses peuvent et doivent se livrer doivent être de nature telle et ordonnés de telle manière, quant aux lieu, temps, mode et disposition, que la vie véritablement et solidement contemplative, soit de toute la communauté, soit de chacune des Religieuses, non seulement soit sauvegardée, mais, également, constamment alimentée et fortifiée.”
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– Le costume dit de “clergyman” convient mieux à notre époque et facilite davantage l’apostolat que la robe longue imposée par le Droit Canon., |
* Le Prêtre étant, par le sacrement de l’Ordre, une personne sacrée, et occupant dans l’Eglise une situation spécifiquement distincte et élevée au-dessus du commun des fidèles, il convient hautement à sa situation qu’il ait un costume totalement différent de ceux que les simples fidèles ont coutume de revêtir. |
Explication
L’Eglise a toujours préféré l’usage de la soutane. Le costume dit de “clergyman”, au contraire, tire son origine des pays où la situation créée par l’hérésie et la persécution a rendu difficile aux prêtres la vie normale qu’ils mènent dans les pays catholiques. Il est donc conforme à l’esprit de l’Eglise de louer et de conserver la soutane. C’est en se fondant sur cette préférence pour la soutane que la Lettre pastorale collective de l’Episcopat brésilien, rééditée avec une nouvelle approbation de tous les Evêques en 1950, impose son usage sous peines sévères (n° 1262) et ne tolère d’autres vêtements que dans des circonstances spéciales (n° 1260 et 1261). Le Code exige des vêtements propres aux prêtres au canon 136, mais montre sa préférence pour la soutane quand il ordonne que ceux qui vont célébrer la Sainte Messe en soient revêtus (can. 811). Cette préférence pour la soutane s’explique. La soutane, tout à fait différente du costume civil ordinaire, marque mieux la séparation qu’il y a entre le prêtre et la vie profane. La suppression de la soutane a une influence très forte dans le sens de la laïcisation du Clergé.
29
– Il correspond mieux à l’évolution et aux nécessités actuelles de la Sainte Eglise que les prêtres, dans leur vie sociale, se permettent tous les divertissements qui sont autorisés aux laïcs catholiques, ainsi que les attitudes qui ne sont pas interdites à ces derniers. |
* A chaque état de vie correspondent non seulement des devoirs, mais aussi des manières d’être et des attitudes appropriées. Aussi, le bon prêtre s’abstiendra-t-il, non seulement de ce que la morale condamne expressément, mais de tout ce qui, selon l’expression consacrée, « non clericat ». |
Explication
On ne peut réduire les règles essentielles de la morale à ce que peut ou ne peut pas faire un homme. Ainsi, les attitudes, les divertissements, les manières permises à un travailleur manuel ne conviennent pas à un magistrat, et un chef de famille ne se permet pas l’attitude et les modes d’un jeune célibataire, même si ce dernier respecte entièrement les prescriptions de la morale. Abolir les manières, attitudes et genre de vie qui conviennent au sacerdoce pour conduire le prêtre à mener une existence honnête, mais au niveau de celle des laïcs, c’ est travailler à la laïcisation de la société et, ce qui est pire, à la laïcisation de l’Eglise. A ce sujet, lire le canon 138 du Code du Droit Canon.
30
– Dans l’ambiance de majesté et de distinction aristocratique qui entoure la Hiérarchie, il y a une imitation des princes temporels. Or, l’Evêque est pasteur et non prince. C’est pourquoi ce qui lui convient, ce ne sont pas les apparences de prince, mais la simplicité et la pauvreté du pasteur. |
* Du fait que l’homme a une sensibilité, il est nécessaire que ce qui est extérieur révèle la nature des institutions. C’est pourquoi, plus une charge est élevée, et plus l’atmosphère qui l’entoure doit être solennelle. L’Evêque a la dignité de prince dans l’Eglise de DIEU. Et la principauté ecclésiastique est une dignité plus éminente que la principauté civile. Aussi a-t-il l’obligation de s’entourer de la splendeur qui convient à sa charge. Mais, dans sa vie privée, il doit exceller dans la pratique du détachement de toutes les choses terrestres. |
Explication
La phrase réfutée impressionne par un jeu de mot. Elle fait du pasteur l’image de l’Evêque. Mais elle insinue une identité entre les deux conditions, quand il n’y a entre elles qu’une analogie. Le pastorat des hommes a une dignité évidemment supérieure à celle du gouvernement des brebis. Il serait donc contre l’ordre des choses qu’un prince ou un Evêque se présentât, en tout et partout, comme un pasteur de troupeau. Indirectement, cela rabaisserait les hommes au niveau des animaux. Il est bien évident que la splendeur épiscopale n’est, en aucune manière, incompatible avec la mansuétude, l’humilité, le détachement et le comportement paternel qui doivent distinguer l’Evêque. C’est ainsi que le véritable Evêque, tout en conservant la dignité de sa charge, peut et doit être le père de tous et de chacun de ses diocésains.
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– L’unique moyen de comprendre et de convertir la masse ouvrière est que le prêtre sorte du presbytère, aille vers la masse, se mêle à elle, en prenne les façons, la manière d’être et de vivre, etc. pour pouvoir exercer une influence sur son milieu. |
* La connaissance de la masse ouvrière, ses problèmes d’ordre moral et religieux, exigent une certaine vie en commun avec elle, et l’exercice du ministère paroissial en donne normalement aux prêtres d’excellentes occasions. Dans le presbytère ou en dehors, le prêtre doit être entièrement et exclusivement prêtre, et s’abstenir de toutes fréquentations et manières qui « non clericant ». Pour le reste, il le fera par l’entremise des laïcs affiliés aux diverses associations d’Action Catholique, Congrégations Mariales, etc. et associations spécialisées comme les Cercles Ouvriers. |