Hors-texte

Entre la vérité et l’erreur, le bien et le mal,

la réconciliation est impossible

  Léon XIII a enseigné : «L'essence de la vérité et du bien ne peut changer selon le caprice de  l'homme, car elle est toujours la même et n'est pas moins immuable la nature même des choses. Si l'intelligence adhère à des opinions fausses, si la volonté choisit le mal et s’attache à lui, ni l'intelligence ni la volonté n’atteignent leur perfection; au contraire, elles abdiquent de leur dignité naturelle et s'en trouvent corrompues» (Immortale Dei, 1/11/1885, 15).

Complétant cet enseignement, Pie XII rappelle avec concision la doctrine de l'Eglise : «Premièrement : ce qui ne correspond pas à la vérité et à la morale n'a objectivement aucun droit ni à l’existence ni à la propagande ni à l'action. Deuxièmement : le fait de ne pas l'empêcher par des lois publiques et par des dispositions coercitives peut néanmoins se trouver  justifié par l'intérêt d'un bien supérieur et plus universel» (Discours au Ve Congrès National de l'Union des Juristes Catholiques Italiens, 6/12/53, 17).

Abordant un autre aspect de la question, le théologien dominicain, R.P. Garrigou-Lagrange, indique une condition pour une connaissance impartiale et profonde : «La sainte haine du mal est effectivement - quoiqu'on dise - une lumière nécessaire à l'impartialité. Pour connaître profondément le bien, il faut l'aimer. Pour savoir véritablement tout ce qu'est le mal, il faut le haïr» (Garrigou-Lagrange, Dios II - Su Naturaleza, Ed. Palabra, Madrid, 1980, p. 99, n° 65).

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Les nouveaux monarchistes

Des socialistes qui acceptent la Monarchie…

Le PSOE a toujours considéré la Monarchie comme un obstacle à supprimer. «Nous ne sommes pas monarchistes – disait Pablo Iglesias - parce que nous ne pouvons pas l’être; qui aspire à supprimer le roi de l'entreprise ne saurait en admettre un ailleurs» (apud Memoria-Gestion de la Comision Ejecutiva Federal, XXVIIIe Congrès du PSOE, 1979, p. 90).

Plus récemment, Negrin dit encore : «Aucun Espagnol patriote et connaisseur de notre histoire ne peut être monarchiste, sauf aberration mentale fondamentale. Ce sont les Habsbourgs et les Bourbons qui ont mené l'Espagne à la ruine» (apud Emilio Romero, Tragicomedia de España, Planeta, Barcelone, 1985, pp. 48-50).

Aujourd'hui, les chefs du PSOE, comme ceux du PCE, adoptent vis-à-vis de la Monarchie et du Roi une attitude complètement différente. Guerra en est arrivé à dire: «Tous les Espagnols, et spécialement les hommes politiques, nous devons avoir un soin extrême à défendre la haute institution de la Couronne» (ABC, 26-1-85). D'ailleurs, la Monarchie compte maintenant avec le soutien de la gauche et entretient avec elle des relations ostensiblement cordiales.

D'autre part, il est indéniable que les forces politiques révolutionnaires – qui demeurent intrinsèquement républicaines parce que radicalement égalitaires – ont des plans à long terme.

Quels sont ces plans ? Quels en sont les mobiles ?

 

Une image qui suggère une sensation d'ordre

La présence de la monarchie dans le panorama espagnol diffuse dans les milieux les plus divers un arome de tradition, une lumière ténue du passé, une impression de stabilité qui a pour effet d'endormir les esprits devant l'oeuvre révolutionnaire graduelle du socialisme. La plupart des Espagnols ont peine à croire qu'une «terrible» révolution puisse être en cours pendant que Leurs Majestés inaugurent des oeuvres, patronnent des récitals, donnent audience en leur palais ou réalisent de brillantes visites officielles à l'étranger.

Naturellement, les socialistes veulent que les déjà discrètes notes catholiques et traditionnelles de la monarchie s'évaporent peu à peu, et avec elles l'institution elle-même.

La Monarchie ne devra être qu'un «organe de plus dans l'État», qui «commence par se faire pardonner d'être monarchie» (Garcia Escudero, A vuelta con las dos Españas, BAC, Madrid, 1979, pp. 68-71). Un journaliste a appelé ses nouveaux partisans les «monarquipublicains» (ABC, 21/5/86) et Emilio Romero les désigne comme des «monarchistes d'alambic ou d'éprouvette, et non de conscience ou d'admiration» (op.cit, p. 20).

   

L'objectif socialiste

Pablo Castellano, quand il était encore une figure en vue du PSOE, montrait que du point de vue socialiste la démocratie et la monarchie sont incompatibles : «Démocratie et république sont des termes absolument inséparables». Il traçait ce programme : «quand la démocratie sera bien assise, vécue dans l'esprit de tous (...) et mise en pratique par toutes et chacune des institutions jusque dans ses dernières conséquences, elle donnera un seul et unique résultat, qui s'appellera la république» (El Alcazar, 16/4/85).

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L’autogestion, utopie commune aux socialistes, communistes et anarchistes

L'autogestion se fonde sur les principes de la trilogie «Liberté, Egalité, Fraternité». Le socialisme autogestionnaire ne se contente pas de les appliquer au domaine politique. Il veut les étendre à tous les domaines : économique, social, familial, éducatif, etc... Cette extension constituerait un approfondissement de la démocratie et sa réalisation intégrale.

«La stratégie pour parvenir au socialisme – affirme le PSOE – consiste à élargir et approfondir la démocratie» (Résolution politique du Congrès extraordinaire, septembre 1979, p. 7).

Le XXVIIIè Congrès, plus didactique, ajoute : «Il faut élargir la démocratie pour rendre chaque fois plus grands les domaines du pouvoir social aux mains de la décision populaire, en les retirant à l’appropriation privée ; pour étendre chaque fois plus les conditions sociales suffisantes à un égal exercice de la liberté. Il faut approfondir la démocratie pour engendrer de nouvelles formes de participation du peuple à la direction de la société et de l'Etat, sur la voie du socialisme et de l'autogestion» (PSOE, «Resolucion Politica», in Resoluciones - XXVIII Congreso del PSOE, 1979, p. 7).

Le XXXIe Congrès du PSOE, de janvier 1988, est revenu sur la question dans ses résolutions : «Le socialisme n'est pas autre chose que l'approfondissement de la démocratie, moyennant son extension à tous les domaines de la vie collective, depuis l’école jusqu'à l’entreprise. Ce projet requiert la redistribution du pouvoir social et économique, ainsi que l’extension des mécanismes de participation et d'information. En ce qui concerne la participation des travailleurs dans les entreprises, nous chercherons à mettre en place progressivement des formes de participation des travailleurs dans les organes de direction et de surveillance des entreprises» («Resoluciones – XXXI Congreso del PSOE», art. 1.5.7, in El Socialista, 31/1/88).


 

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