Plinio Corrêa de Oliveira

TFP Informe, Montréal-Québec, Janvier-Février 1988, pages 4 et 5

La perspective d'une métamorphose chez le communisme n'est pas une nouveauté pour Plinio Corrêa de Oliveira, fondateur et président de la TFP brésilienne et inspirateur des autres TFP à travers le monde.

En 1959, dans son livre Révolution et Contre-Révolution, il écrivait: “L'utopie anarchique du marxisme consiste en un état de choses ou la personnalité humaine aurait atteint un si haut degré de progrès, qu'il lui serait possible de se développer librement dans une société sans Etat ni gouvernement.

“Dans cette société -qui, malgré l'absence de gouvernement vivrait en plein ordre- la production économique serait organisée et très développée, et la distinction entre le travail intellectuel et manuel, serait dépassée. Un processus de sélection encore indéterminé amènerait à la direction de l’économie les plus capables, sans provoquer la formation de classes.

“Telles seraient les seules et insignifiantes traces d'inégalité qui persisteraient. Mais, comme cette société communiste anarchique n'est pas le terme final de l’Histoire, il semble légitime de supposer que ces traces seraient abolies dans une évolution postérieure” (Les publications N.S.J.C., Montréal, 1978, p. 69).

Quelques années plus tard, en janvier 1966, le Pr Corrêa de Oliveira prévoyait déjà l'effet psychologique d'une telle métamorphose sur l’opinion publique de l'Ouest:

“Des considérations analogues doivent être faites sur la tendance actuelle vers un certain rétablissement de la libre initiative dans la Russie.

“D'un côté, si celle-ci, abandonnant pour l'instant une guerre suicide, veut concourir dans un climat de coexistence pacifique avec les Etats-Unis sur le terrain production, elle doit nécessairement recourir au rétablissement, même que très rudimentaire, de la libre initiative. Car l’expérience soviétique démontre que sans cela aucun progrès n’est possible dans les secteur où la production s’avère plus insuffisante.

“Mais un tel rétablissement ne sera-t-il pas utilisé publicitairement pour d’autres fins ?

“Par exemple, ne peut-il pas provoquer une démobilisation des esprits dans le monde libre, les préparant pour l'illusion que la Russie marcherait vers un régime démocratique et seulement demi-socialiste, et que les contrastes dangereux entre les deux mondes pourraient être éliminés si l'Ouest, dans l’intérêt de la paix, serait disposé à se ‘socialiser’ fortement, au pas que la Russie deviendrait un peu capitaliste ?

“Cette illusion, (...) vers quels reculements, vers quelles capitulations pourrait-elle prédisposer les nations libres ?” (Baldeação ideológica inadvertida e dialogo, Editions Vera Cruz, São Paulo, 1966, cap. I, 9, C).

La prise de position des 15 TFP la plus vigoureuse à propos de l’autogestion fut le message Le socialisme autogestionnaire par rapport au communisme : obstacle ou tête-de-pont ? Ce travail de la plume du Pr Corrêa de Oliveira, fut publié intégralement ou en résumé dans 155 journaux et revues de 69 pays, faisant un total de 33.5 millions d'exemplaires.