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D’un continent neuf,
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LES IDEAUX ETERNELS dont il est question dans cet ouvrage sont ceux de la culture et de la civilisation chrétiennes. La tradition, la famille et la propriété individuelle, telles que le passé de l’Occident les a modelées sous l’inspiration de l’Église, sont les éléments essentiels de la civilisation chrétienne. Elles entretiennent avec la culture chrétienne une interaction multiséculaire, qui a donné à chacune d’entre elles une forme et une identité bien déterminées. Dans les pays au grand passé, comme ceux d’Europe, il est fréquent de tenir pour probable et même pour certain que cette interaction a beaucoup moins d’influence sur les pensées et les voies des nations nouvelles, comme celles d’Amérique. Cette supposition se teinte bien souvent de mélancolie chez les Européens particulièrement attachés à ces trois grandes valeurs. Car ils assistent à l’ascension de l’Amérique, en cette fin de siècle, et se demandent avec anxiété ce qu’il adviendra de la Tradition, de la Famille et de la Propriété dans le XXIe siècle approchant. Siècle qui marquera certainement l’apogée tout spécialement des nations latino-américaines. Ce sera donc pour eux une raison d’espérance que de voir, d’un pays neuf comme le Brésil, et précisément dans cette ville enfiévrée de progrès qu’est São Paulo - la New York brésilienne - , se lever l’étendard du triple idéal de la tradition chrétienne, de la famille chrétienne et de la propriété privée selon l’esprit chrétien, donnant l’alerte contre la pénétration socialiste et communiste dans tout l’Occident. Pénétration qui se caractérise spécialement de nos jours par l’érosion progressive de ces trois valeurs. Plus encore. De São Paulo, l’appel en faveur de la Tradition, de la Famille et de la Propriété s’est étendu premièrement à tout le territoire-continent de cet immense pays qu’est le Brésil. De là, il a gagné les nations-sœurs de l’Amérique du Sud, puis les Etats-Unis et Canada, et a pénétré en Europe. Il y a des TFP en France, en Espagne et au Portugal, avec des bureaux de représentation à Rome, à Francfort et à Londres. Au lieu de s’affaiblir en traversant l’Océan, comme une musique dont les accords vont mourir dans le lointain, les idéaux chrétiens que les nations des grandes découvertes et des grands peuplements ont portés d’Europe en Amérique aux XVIe et XVIIe siècles, reviennent maintenant à leur glorieux point de départ, animés d’une vigueur égale ou même redoublée. L’histoire de ce retour aux patries d’origine est relatée ici succinctement, mais avec une dense information. Cette histoire se présente chargée de réflexion et vibrante de rayonnement doctrinal, d’abnégation et d’audace. Au bout de cet ouvrage, le lecteur aura pu connaître ainsi le passé et les espérances d’une famille d’associations sœurs et autonomes qui constituent dans leur ensemble l’une des plus grandes, et peut-être même la plus grande organisation anticommuniste d’inspiration chrétienne dans le monde. * * * Il est bon de dire un mot ici sur l’efficacité anticommuniste de la plus récente opération lancée par ces associations, et dont traite le présent volume. C’est incontestable, chaque fois que le communisme s’est présenté sous son vrai jour à l’opinion publique de l’Occident, il a suscité une minorité d’adeptes enthousiastes et disciplinés mais a été rejeté par la majorité de l’opinion. Ce phénomène, en se répétant au fil des années, l’a réduit à l’état d’une tumeur bien localisée, circonscrite à la zone de l’organisme où elle s’est déclarée. Toute stratégie publicitaire imaginée par le communisme pour sortir de cette impasse devait donc obligatoirement comporter le recours à quelque subterfuge. De 1945 à maintenant, il a essayé successivement divers types de camouflage. Chacun d’eux, pendant sa période de lancement, parvient à illusionner un nombre non négligeable d’imbéciles utiles. Mais, par la force des circonstances, le communisme peu à peu se démasque et par le fait même tend à perdre en Occident de son pouvoir d’attraction. S’il tient à poursuivre sa progression voilée, il est obligé d’échanger prestement son vieux masque contre un autre qui n’éveille pas encore les soupçons. Ce système sournois apparaît clairement dans les formules successives dont il affuble son action; « politique de la main tendue », « chute des barrières idéologiques », détente, Ostpolitik, « eurocommunisme » indépendant de Moscou, « convergence », autant d’appellations qui se sont succédées au cours des années, attestant bien le rapide déclin de chaque camouflage et la dextérité dont il fait preuve pour en changer. Puisque toutes ces formules ont obtenue de pauvres résultats et qu’elles ont dans leur ensemble grossièrement échoué, quel est le dernier déguisement qui allait convenir au communisme ? * * * C’est le socialisme autogestionnaire. Tel qu’il est présenté par le Parti Socialiste français, il cherche à gagner le public par des airs de « bonhomie ». Il se montre « libéral » et « conciliant », en se présentant comme un point de convergence approprié - et même comme le seul possible - entre communisme et socialisme d’un côté, et capitalisme de l’autre. Le socialisme autogestionnaire préconise un nouveau type de société dont l’implantation éliminerait les rivalités Est-Ouest, assurerait au monde la paix tant désirée et écarterait des hommes le cauchemar de la catastrophe atomique. C’est ainsi que Mitterrand, candidat socialiste vainqueur aux élections présidentielles de 1981, a inclut dans les points fondamentaux du programme électoral de son parti toute une active politique de propagation internationale du socialisme autogestionnaire. Pour cette raison, les imbéciles utiles, les cryptocommunistes, les socialistes et communistes déclarés du monde entier ont fête les victoires électorales du PS français en 1981 comme l’avènement d’une nouvelle ère mondiale, si ardemment espérée. D’expressives personnalités de la bourgeoisie, notamment de la haute bourgeoisie industrielle et financière, ont elles aussi salué cette victoire. Le camouflage le plus récent du communisme paraissait ainsi avoir obtenue un succès spectaculaire et commençait à gagner des adeptes dans tout l’Occident. * * * Contre cette vaste et artificieuse manœuvre d’expansion impérialiste à contenu idéologique entreprise par le communisme international, les Associations pour la Défense de la Tradition, de la Famille et de la Propriété de treize pays - Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Equateur, Espagne, Etats-Unis, France, Portugal, Uruguay et Venezuela - avec le concours des Bureaux qu’elles ont à Rome, Washington et Johannesburg, ont divulgué dans près de soixante-dix des plus importants journaux d’Occident un saisissant Message du penseur catholique et homme d’action brésilien de renommée internationale, Plinio Corrêa de Oliveira, intitulé « Le socialisme autogestionnaire par rapport au communisme: obstacle ou tête-de-pont ? ». Ainsi se trouvait démasqué aux yeux du monde le nouveau camouflage du communisme. Ce document déjà historique a provoqué en peu de temps les plus vives répercussions, non seulement dans ces pays mais dans les contrées les plus reculées comme le Bangladesh, l’Ile Maurice, la Nouvelle-Zélande, le Bophuthatswana, la Malaisie, la Turquie, la Nouvelle-Calédonie, le Transkei, etc., tirant de leur vigilante réserve des millions de personnes à propos des dangers que couvre cette présentation camouflée du socialisme « bonhomme ». * * * Il semble qu’aucun artifice de la propagande communiste ou communo-socialiste ait jamais rencontré de contre-offensive de pareille amplitude. Il est clair que la société autogestionnaire et son expansion, ainsi que la réaction développée contre elles par les treize TFP, intéresseront le lecteur. Mais sa curiosité se portera sûrement aussi vers les résultats obtenus par cette opération de démasquage sur le plan international et particulièrement en France, où le Message du Pr Plinio Corrêa de Oliveira rencontre un silence confus en matière de doctrine, accompagné d’oppression et même de persécution. C’est ce qui l’attend dans les pages qui suivent !
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