Plinio Corrêa de Oliveira

 

Pourquoi la vérité réveille-t-elle

la haine ?

 

 

 

 

 

 

 

A Cruz, Rio de Janeiro, le 7 mai 1972 (*)

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Un lecteur sympathique me demande d'expliquer pourquoi l'Église - bien qu'elle soit celle qui proclame la vérité - a fait l'objet de tant d'opposition tout au long de son histoire. Il veut aussi savoir pourquoi les catholiques qui ne transigent pas avec les erreurs du temps et restent fidèles à l'enseignement immuable de Notre Seigneur Jésus-Christ, sont tellement combattus de nos jours.

Il me semble que le lecteur aurait pu élargir encore le champ de sa question. Les persécutions dont sont victimes l'Église et les vrais catholiques de notre époque sont le prolongement historique de celles subies par Notre Seigneur Jésus-Christ. Comment expliquer que l'Homme-Dieu, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, ait subi des persécutions, jusqu'à être crucifié entre deux vulgaires voleurs ?

L'un des plus grands docteurs de tous les temps, le grand saint Augustin, évêque d'Hippone, donne une réponse lumineuse à cette question. Je reproduis ici - légèrement adapté pour la meilleure compréhension du lecteur contemporain - l'enseignement du Docteur des IVe et Ve siècles.

Commentant le célèbre dicton de Térence : "la vérité engendre la haine", saint Augustin (Confessions, livre X, ch. XXIII) se demande comment expliquer un fait aussi illogique.

En fait, dit-il, l'homme aime naturellement le bonheur. Voilà la joie qui naît de la vérité. Ainsi, il est aberrant de voir un ennemi dans l'homme qui prêche la vérité au nom de Dieu.

Après avoir ainsi exposé le problème, le saint docteur passe à l'explication. La nature humaine est si encline à la vérité que, lorsque l'homme aime quelque chose de contraire à la vérité, il veut que cette chose soit vraie. Il tombe ainsi dans l'erreur, en se persuadant que ce qui est en réalité faux est vrai.

Ainsi, il est nécessaire que quelqu'un ouvre les yeux. Or, de même que l'homme n'admet pas qu'on lui montre qu'il est trompé, de même il ne tolère pas qu'on lui montre qu'il est dans l'erreur. Et le docteur d'Hippone observe : « C'est ainsi que certains hommes haïssent la vérité par amour de ce qu'ils ont pris pour vrai ! De la vérité ils aiment la lumière ; pas, cependant, la censure.... Ils adorent quand elle se montre à eux, ils détestent quand elle leur fait voir ce qu'ils sont.

« Pour leur déloyauté, de tels hommes subissent de la vérité le châtiment suivant : ils ne veulent pas être déviés par elle ; et pourtant elle les dévore et reste voilée à leurs yeux. "Et c'est donc de cette manière, c'est précisément de cette manière, que le cœur humain est fait. Aveugle et paresseux, indigne et malhonnête, il se cache, mais n'admet pas qu'on lui cache quelque chose. Et c'est ainsi qu'il ne peut échapper aux yeux de la vérité, mais la vérité échappe à ses yeux ». C'est avec ces mots que Saint Augustin conclut son commentaire magistral...

Les fanatiques de la chute des barrières idéologiques sont profondément attachés à leur point de vue. En revanche, par un impératif de leur propre nature, ils ont un amour - au moins platonique - de la vérité. C'est pourquoi, ne voulant pas être avec la vérité, ils veulent que la vérité soit avec eux. Et donc ils s'accrochent, contre toute évidence, à la thèse selon laquelle les barrières idéologiques doivent disparaître. Si quelqu'un leur prouve qu'au contraire, ces barrières ne doivent pas disparaître, ils sont furieux. Et ils commencent à combattre l'opposant à la chute de ces barrières, le traitant d'intransigeant, d'arriéré, de peu charitable, etc.

Voilà, mon lecteur naïf, pourquoi ceux qui disent la vérité sont persécutés, et voilà qui explique la Passion et la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ et les vingt siècles d'histoire de l'Église !

(*) Traduction faite à l’aide de la version gratuite de www.DeepL.com/Translator


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