Plinio Corrêa de Oliveira

Saint Pier Damien, évêque, confesseur et docteur de l'Église (Ravenne, 1007 - Faenza, 22-2-1072)

Saint Pier Damien a popularisé l'usage de la pratique de pénitence appelée "discipline", une sorte de fouet fait de cordes nouées.

Aujourd'hui, nous pouvons avoir du mal à comprendre cette pratique. Mais sa diffusion est, je crois, l'un des grands services que saint Pier Damien a rendu à l'Église. Car, ce faisant, il a répandu l'esprit de pénitence. C'est cela qui est essentiel, bien plus que la douleur physique ou l'acte d'humilité qui sont liés à l'utilisation d'un instrument spécifique comme la discipline.

L'esprit de pénitence est la compréhension et l'adhésion aux principes généraux sur lesquels se fonde l'idée de pénitence.

Quels sont ces principes ? L'homme naît avec le péché originel, et doit donc lutter contre les instincts et les passions qui l'accompagnent. L'homme est un pécheur, et le péché est une offense à la justice de la Majesté divine, qui exige une réparation. Cette réparation doit être une souffrance proportionnelle à l'offense commise. Souvent, cette offense est un plaisir illicite auquel on n'a pas voulu renoncer. De même qu'un voleur qui a dérobé de l'argent est obligé de le restituer, celui qui a joui de plaisirs volés auxquels il n'aurait pas eu droit devant Dieu doit aussi restituer, afin de rétablir l'équilibre sur la balance de la Justice divine.

Une personne a un esprit de pénitence si elle comprend la gravité de ses péchés. Mais celui qui n'a pas de péché spécifique à expier peut aussi faire pénitence. Même dans ce cas, la pénitence est utile pour lutter contre les penchants négatifs de la chair et contre la tendance à la rébellion de l'orgueil humain.

L'homme moderne a horreur de la pénitence, et encore plus de l'esprit de pénitence. Pour la plupart, les films, les romans, les ambiances sont à mille lieues de la notion de pénitence. Au contraire, les invitations à exacerber l'orgueil et la sensualité semblent omniprésentes.

L'une des caractéristiques de l'homme et de la femme contre-révolutionnaires est qu'ils ont l'esprit de pénitence. Les saints ont répandu l'usage de la discipline, du cilice et d'autres instruments de pénitence. Ils nous ont rendu service car ils nous ont aidés à former une mentalité de pénitence et à nous rappeler que nous devons lutter contre nos mauvais penchants. 

Note : Extrait d'une réunion (23 février 1964) pour les membres et les coopérateurs de la TFP brésilienne. Sans révision par l'auteur.