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Fruit de la pensée de Plinio Corrêa de Oliveira : les Associations pour la Défense de la Tradition, de la Famille
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A CONSIDÉRER aujourd'hui le Message des treize TFP sur le socialisme autogestionnaire, et sa prometteuse répercussion dans le monde entier, il est naturel de vouloir mieux connaître l'arrière-plan dont il se détache, et qui est l'histoire de plus d'un demi-siècle de lutte anticommuniste (*). (*) Un grand nombre de lecteurs, soit du Message, soit du Communiqué, ont écrit aux bureaux des TFP à Rome, Washington et Johannesburg, ou encore au siège de la TFP française à Paris, pour avoir davantage d'informations sur les treize organisations qui ont présenté à l'Occident l'étude du Pr Plinio Corrêa de Oliveira. En ce qui concerne la plus ancienne et la plus nombreuse des TFP, on a recommandé la lecture de Meio século de epopéia anticomunista (Editora Vera Cruz, Sao Paulo, 1980, 4 éditions, 39.000 exemplaires, 472 pages). Cet ouvrage a été édité en anglais, en 1981, par la Foundation fora Christian Civilization (P.O. Box 249, Mount Kisco, N.Y. 10549). Une étude analogue est en préparation pour les autres TFP et sera publiée sous peu. Pour répondre à l'attente d'un public encore plus vaste, se trouve publié ici un bref historique, dans lequel la TFP brésilienne occupe la place importante qui correspond à sa situation de berceau et de foyer d'irradiation de la famille d'âmes des TFP dans tout l'Occident.
Le terrain d’action de Plinio Corrêa de Oliveira Cette histoire s'est ouverte avec Plinio Corrêa de Oliveira et ses premiers collaborateurs sur un terrain d'action tout particulier.
Dans les années vingt et trente, il semblait que le futur ne passait pas par l’Amérique latine A la fin des années vingt et au début des années trente, l'Amérique latine — vue des yeux de sa sœur l'Amérique du Nord, ou de sa mère l'Europe — donnait l'impression, d'ailleurs peu objective, d'être comme une banlieue du monde, bonne à fournir les matières premières aux grands parcs industriels et à offrir aux touristes les plus courageux l'aventure de connaître ses plages et sa jungle, et où des dictateurs de folklore multipliaient à l'envi pronunciamientos et coups d'Etat. L'Amérique latine demeurait à ce point méconnue, qu'il est arrivé à certaines personnalités de présenter Buenos Aires comme la capitale du Brésil ! On avait l'impression que le fleuve du devenir universel ne baignait pas ces contrées et que leur situation marginale les destinait sans rémission à un avenir culturel effacé.
Et l’Eglise, à l’écart du flot de l’évolution politique et sociale… S'ajoutait à cela que le Pr Plinio Corrêa de Oliveira avait commencé sa lutte dans l'enceinte sacrée de l'Eglise Catholique. Sacrée, il est vrai, mais à cette époque d'intransigeant laïcisme, considérée très généralement comme en marge de la vie politique et sociale. Surtout au Brésil, où le positivisme avait acquis, dans les dernières décennies de l'Empire, une influence considérable clans la formation de l'élite dirigeante et avais triomphé à la fin du siècle dernier avec la proclamation de la République.
…assistait, dans le monde entier, à l’explosion euphorique d’une société de la technique Dans le monde de l'après-guerre, on vivait dans l'euphorie de la technique, laquelle provoquait la rupture de tant de liens tissés par les anciennes coutumes. On voyait se révolutionner complètement la façon dont les hommes ressentent le temps, les distances et la vitesse, tandis que la capacité de production, de consommation et de communication prenaient un rythme grisant. En somme, on cherchait à faire de cette terre le paradis laïciste, techniquement délicieux, rêvé par tous les utopistes des siècles antérieurs.
Mais cette euphorie n’allait pas sans ombre Sur ce grand festin, cependant, planait l'ombre d'un spectre rusé et menaçant : le communisme qui, à partir de Moscou, ne cessait d'agir sur l'Occident insouciant ! Les optimistes, anesthésiés par le délire de la technique, préféraient ne pas regarder en face la tragique menace. Dans ces circonstances, déployer le drapeau des idéaux de la Contre-Révolution à partir de cette « banlieue du monde », et inviter à trouver à l'intérieur des murs sacrés de l'Eglise la source où puiser les forces surnaturelles indispensables au « bon combat » contre la secte communiste, pouvait sembler folie aux yeux d'hommes de peu de Foi, prisonniers du scepticisme et du doute. C'est précisément dans cette Amérique latine si secondaire à l'époque et dans ce domaine religieux si fréquemment sous-estimé, que Plinio Corrêa de Oliveira fut placé par les soins de la Providence. Aujourd'hui, les événements commencent à donner à l'Amérique latine le relief qu'elle mérite, tandis que les laïcistes les plus acharnés renoncent à confiner l'Eglise dans les marges étroites de la simple liberté du culte. Tous se rendent compte que les voies du XXIe siècle seront, pour une grande part, celles de l'Amérique latine et de l'Eglise Catholique. C'est ce qu'on va montrer ici. * * * Le communisme désire par-dessus tout la conquête des mentalités Dans l'immédiat, le péril communiste consiste évidemment en la possibilité d'une agression armée — mue par ses adeptes du dedans ou du dehors de n'importe quel pays — en vue de la conquête du pouvoir. Il serait cependant superficiel d'imaginer que ce péril s'arrête là. Il comporte aussi, comme un élément qui chaque jour montre davantage son importance, la conquête de l'opinion publique. Toutefois, il ne s'agit pas pour le communisme d'emporter directement l'adhésion pure et simple de toute l'opinion publique, car un tel objectif est d'une viabilité plus qu'incertaine. Les mentors de la secte rouge le savent bien, eux qui n'ont jamais obtenu à ce jour, en aucune élection vraiment libre, la majorité électorale qui les rende maîtres sans partage d'un gouvernement quelconque. Aussi, pour arriver à leurs fins, ils recherchent au moins la connivence de fortes et impérieuses majorités. Et cela par la conquête des mentalités.
Pour cela, il lui faut un « front auxiliaire » Dans cette tâche, le communisme a besoin d'imbéciles. utiles, de crypto-communistes et de o compagnons de route » de toutes espèces. Ils lui servent ainsi de puissant front auxiliaire, en brisant petit à petit les résistances qu'il rencontre dans l'opinion publique occidentale, majoritairement chrétienne et conservatrice.
L’Eglise, bloc le plus irréductible de l’opposition au communisme… Or, jusqu'à l'époque du Concile Vatican II, l'Eglise Catholique était, sur le plan de la pensée, le bloc le plus soudé, le plus sérieux et courageux, le plus irréductible dans l'opposition à la hargne de la propagande communiste internationale ! Son Magistère infaillible contient de nombreuses et catégoriques condamnations du socialisme. De la chaire, les prédicateurs du monde entier dénonçaient vivement les erreurs de la secte communiste.
…est en proie à un mystérieux processus d’ « autodémolition » Depuis les années soixante, hélas, des vents maléfiques se sont intensifiés dans son sein, engendrant un mystérieux processus d'« autodémolition » et insufflant jusque dans le temple de Dieu la « fumée de Satan » — selon les expressions significatives de Paul VI — et ont non seulement rompu la cohésion du combat contre le communisme, mais ont même transformé une partie de la hiérarchie ecclésiastique en aile marchante des compagnons de route et des imbéciles-utiles du communisme, dans le monde entier. Pour le prouver, il suffit de rappeler le Chili d'Allende, l'Uruguay au temps des Tupamaros, le Nicaragua des Sandinistes, la France socialiste de Mitterrand. Il suffit de considérer la cascade d'omissions, de complicités, de scandales qui se multiplient chaque jour dans l'Eglise. C'est là l'œuvre de la fameuse « gauche catholique » et de ses variantes, qui ont dans leur garde-robe toute une gamme de vêtements, depuis les doctrines les plus « modérées » jusqu'à la « théologie de la libération » subversive et terroriste.
…qui a transformé tant d’évêques et de prêtres, non seulement en « front auxiliaire », mais aussi en « armée d’avant-garde » La structure composée ainsi par tant d'évêques et de prêtres constitue de cette façon, mieux qu'un puissant « front auxiliaire », une sorte d'« avant-garde » du communisme international, laquelle cherche à tirer celui-ci de la stagnation mortelle de sa propagande, tant malmenée actuellement par des épisodes comme celui de la Pologne. La formation de ce front auxiliaire et de cette armée d'avant-garde a été la meilleure conquête du marxisme au cours des dernières décennies.
Amérique latine et Eglise : un rôle fondamental dans le siècles à venir A considérer cette radicale mutation intervenue dans le principal obstacle à l'expansion de la furie communiste, il apparaissait indispensable que des voix clamant plus persévérantes, malgré les déviations de tant de Pasteurs, continuent à clamer leur vénération et leur enthousiasme pour le Magistère traditionnel de l'Eglise, véritable fondement de la lutte anticommuniste ! On démasquerait ainsi l'allié dont la propagande communiste ne peut plus se passer pour conquérir l'opinion publique. Entendre sonner tous les clochers de la terre à l'unisson, pour célébrer le triomphe de la secte rouge, tel était le rêve audacieux de cette propagande insensée ! La bataille qui se livrait dans les murs de l'Eglise, entre les fils de la Tradition et les adeptes d'un absurde aggiornamento socio-économique de la pensée catholique, allait donc peser de façon décisive sur le futur de l'expansionnisme soviétique. Ainsi, les événements ont commencé à se polariser, comme on l'a dit, autour du domaine religieux. Ce n'est pas tout. Providentiellement, cette bataille a été menée par Plinio Corrêa de Oliveira en Amérique latine et celle-ci constitue le plus grand bloc de population catholique du globe, de l'ordre de 320 millions de fidèles.
Terre aux innombrables ressources naturelles inexploitées, ou exploitées encore incomplètement, que la Providence destine à la splendeur des temps à venir, l'Amérique latine voit dans cette lutte où les circonstances l'ont engagée, le futur enfin lui faire signe. L'affrontement communisme-anticommunisme étant l'axe autour duquel se joue l'avenir du monde, la direction qu'elle prendra par rapport à cet affrontement aura une répercussion inévitable et décisive sur l'orientation du XXIe siècle. Quand, mû par la Foi, Plinio Corrêa de Oliveira a entamé son épopée sur ces terres d'espoir, la Providence l'a conduit vers un point décisif, au cœur du grand affrontement de notre époque. * * * Le 26 juillet 1960, il fonda à São Paulo l'Association Brésilienne pour la Défense de la Tradition, de la Famille et de la Propriété, laquelle naissait ainsi dotée des trois décennies d'intense combat anticommuniste de son fondateur et de la poignée de frères d'idéal qui avaient constitué avec lui le noyau initial d'où devait germer la TFP.
Les méthodes de la TFP Avant toutefois d'aborder l'histoire des affrontements idéologiques où s'est engagée l'Association brésilienne, il nous faut dire un mot sur les méthodes qu'elle a adoptées.
Sans dédaigner les moyens traditionnels… Sans dédaigner les méthodes les plus traditionnelles d'influence par l'emploi des supports de communication, presse, radio et télévision, la TFP sait bien qu'il y a là la plupart du temps une présence très nette d'agents d'infiltration socialiste et communiste, qui ne cachent pas — au contraire ! — leur hostilité envers la TFP. D'autre part, cette dernière ne possède pas de ressources suffisantes pour monter et entretenir sa propre chaîne d'information — elle dispose toutefois du journal « Catolicismo », le plus important périodique catholique anticommuniste du Brésil, qui exerce une vaste influence sur une part importante de la population religieuse du pays —. L'Association s'est donc mise à rechercher des moyens de contact avec le grand public moins conventionnels. Et elles les a trouvés avec succès : Action directe sur le public, par la mise en œuvre de la logique et des symboles… Il s’agit d'une action directe sur « l'homme de la rue », qu'il faut alerter sur les manœuvres — voilées ou déclarées — du communisme, par de grandes campagnes publiques qui atteignent le pays du nord au sud. C'est ainsi par exemple que la TFP a diffusé ses publications par millions d'exemplaires et qu'elle a recueilli des millions de signatures en de mémorables pétitions. Pour ce type d'action, les membres et coopérateurs de la TFP, outre la proclamation de slogans et de petits discours, logiques et concluants, s'appuient sur la force de symboles qui attirent ou même conquièrent l'attention et la sympathie du public : des capes et de fiers étendards rouges frappés d'un lion rampant doré. Dans ces campagnes de rue, la TFP communique directement au public sa pensée sur les thèmes les plus brûlants. Si par exemple le Nicaragua décide d'exporter sur tout le continent sa subversion clérico-communiste, la TFP mobilise ses moyens de propagande et alerte l'opinion du pays, aussi bien par des écrits dans la presse quotidienne que par le contact personnel avec la population sur les voies publiques. Ou encore, si la guerre en Atlantique Sud porte en elle le risque d'un engagement armé des Russes soviétiques en terres latino-américaines, la TFP a son mot à dire, et de nombreux secteurs du public attendent avidement ses déclarations. Sur le plan brésilien, si, dans un document-bombe hautement subversif, le prêtre belge Joseph Comblin (professeur à l'Institut Théologique de Recife) préconise l'installation d'une dictature socialo-populiste de fer, calquée sur le régime de terreur cubain, le Pr Plinio Corrêa de Oliveira, se faisant interprète de l'anxiété de millions de Brésiliens, écrit une lettre au fameux « archevêque rouge », Mgr Helder Camara, en lui demandant l'expulsion du clerc agitateur de l'archidiocèse d'Olinda et Recife. La lettre est publiée en 44 des plus influents journaux du pays, tandis que par une action directe, la TFP en distribue rapidement 550.000 exemplaires sous forme de tracts dans les artères des villes grandes et moyennes. Ce qui présente l'avantage, entre autres, d'arriver aux mains d'un public considérable qui n'a pas l'habitude de lire les journaux. De cette façon, afin d'attirer à la réflexion doctrinale et culturelle l'homme pragmatique de notre temps, la TFP prend les questions clés de l'actualité et, mettant en lumière leurs aspects doctrinaux, invite l'homme de la rue à fixer sur elles son attention et à comprendre à quel point ces aspects sont importants. Cela représente une stimulation constante à la réflexion, constituant une œuvre culturelle vive et intense.
Les « caravanes » de la TFP : presque quatre aller-et-retour à la Lune En plus d'une action menée habituellement dans les grands centres urbains, l'Association met en œuvre des « caravanes » permanentes qui quadrillent le territoire brésilien, en atteignant toutes les zones peuplées. Ce qui n'est pas un petit travail, étant données les dimensions continentales de ce pays (8,5 millions de km2 et plus de 120 millions d'habitants).
4.500.000 exemplaires vendus Ces caravanes, lancées en 1970, ont parcouru, seulement dans les dix dernières années, un total de 2.629.553 km, ce qui équivaut à 65 tours du monde ou à presque quatre voyages aller et retour à la Lune ! Elles ont effectué pendant cette période 14.142 visites d'agglomérations et ont vendu près de 4.500.000 exemplaires des multiples publications éditées ou patronnées par l'Association. A l'échelle brésilienne, c'est là un résultat tout à fait remarquable, car dans ce pays un livre qui écoule une édition de 5.000 exemplaires est déjà considéré comme un best-seller.
Les correspondants et éclaireurs de la TFP La TFP compte aussi dans tout le Brésil un grand nombre d'amis qui lui apportent un soutien habituel, en se dévouant à diverses tâches de propagande. Ce sont les correspondants et éclaireurs, qui distribuent à la presse, à la radio et à la télévision de leur région, ainsi que dans le cercle de leurs relations, les bulletins et communiqués de l'Association, et se font à l'occasion, dans les milieux qu'ils fréquentent, les défenseurs des principes et des idéaux de la TFP.
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